Les papillons de nuit per Pétrock Dabust |
1
Chercher un mot au fond des yeux.
Un mot inscrit par la somme de ses lettres.
En petits bâtons noirs sur fond coloré.
Ou dans un blanc saturé de couleurs.
Du bruit dans un silence qui resterait silence.
La couleur jaillit d’un blanc saturé |
tréci di liars tréots di cunstractoun / per oncosu |
2
Le noir d’une parole écrite contient toutes les couleurs dont le bleu.
Le noir d’une parole écrite contient le bleu sans fond d’une parole non dite.
Le blanc autour d’une parole écrite contient tous les bruits du monde.
Le monde s’écrit dans les arrêts du temps. |
n, in plion', in' vodi, in' riloif / pruvinent' dis dicua |
3
Un mot fait autant de bruit que la somme de ses lettres.
Écrire c’est parler la bouche en dedans.
Parler comme écrire sans rien dans les mains.
La lumière tombée sur un mot noir est perdue.
La parole fait sonner la lumière piégée sans bruit dans les mots. |
pis anoqaimint' : pes di pirti / é l'indruot', é l'invir |
4
La pensée est un ensemble de galeries souterraines étayées par des lumières saturées.
La pensée régulièrement sort de la parole en habits de lumière.
Pourquoi faut-il écrire en noir et blanc et vivre en couleurs ?
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s / li bès' in héat, it onvirsimint' / élogniis, in' "flu |
5
Un mot isolé fait autant de bruit qu’un papillon de nuit photographié à contre-jour.
Le train silencieux juste sous l’horizon écrit un poème à l’usage des moutons.
Ce que les moutons savent de la poésie est de toute éternité inscrit dans le paysage.
Ce que les moutons ont à nous apprendre ils l’ont eux-mêmes appris des papillons de nuit.
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